Une utilisation qui va révolutionner le diagnostic
La radiographie consiste à imprimer sur un film les différences de densités de chaque organe soumis à l’exposition des rayons X. Les rayons X ont des caractéristiques très particulières. En effet, ils sont très légers et très pénétrants, ils peuvent donc traverser les matières dites "molles" comme la chair ou les muscles. Cependant, les rayons X sont déviés et absorbés par des matériaux plus denses comme les os. Cela est du au fait que la longueur d’onde des rayons X se trouve entre 5 picomètres (10-12 m) et 10 nanomètres (10-9 m), ils peuvent donc traverser la matière en passant dans les espaces intermoléculaires. Ces particularités font de ces rayons uns des rayons plus adaptés et idéals pour l'imagerie médicale. La plaque radiographique, située derrière la zone exposée du patient, va donc être traversée par une forte concentration de rayons X qui ont pénétré les tissus dits mous et au contraire, seule une faible concentration de rayons X atteindra la plaque radiographique après avoir traversé des tissus plus denses. Ces différences de densités vont former sur la plaque une image plus au moins nette où l'on peut distinguer les différents organes et le squelette humain. Cependant, les rayons X sont très facilement absorbés par l’air ambiant, c’est pour cela que la source des rayons X, c'est-à-dire les ampoules à rayons X, doivent être placés assez proches de la zone à examiner.
Les premières applications médicales furent bien évidemment de visualiser le squelette. Les RX rendent bien visible la structure de l’os et de son articulation. Son utilisation en traumatologie est toujours d’actualité : voir une fracture et, plus tard, sa consolidation. Pendant la guerre de 1914-1918, les premiers appareils radiographiques mobiles virent le jour et rendirent d’immenses services dans tous les hôpitaux de campagne où les chirurgiens opéraient près du front. En plus des fractures, on imagine très bien qu’ils servaient à localiser les balles et autres éclats d’obus dans les chairs des pauvres soldats afin de les extraire pour éviter l’infection et la gangrène.
La deuxième application a été la radiographie pulmonaire. On y voit le cœur, les troncs artério-veineux, les bronches, les plèvres, les alvéoles, les côtes, les vertèbres, le diaphragme, le sommet du foie. L’air dans les poumons crée un contraste naturel. La tuberculose est par exemple, diagnostiquée grâce à la radio pulmonaire.
Aujourd’hui, en maitrisant l’intensité et la longueur d’onde des rayons auxquels le patient va être exposé, nous pouvons faire apparaître soit le squelette pour observer une fracture, soit les organes de notre corps autrefois invisibles avec autant de précision. Pour cela, il suffit d’utiliser des rayons X ayant une longueur d’onde plus élevée qui seront alors plus facilement absorbés ou renvoyés par les tissus mous. Les spécialistes utilisent donc de nos jours les « rayons X mous », qui sont plus facilement absorbés par les tissus mous et les « rayons X durs » qui sont plus pénétrants et servent donc à observer le squelette, les dents… Cette animation vous aidera à mieux comprendre le fonctionnement. Celle-là agrandit donc l’éventail d’action des rayons X, permettant de visualiser plusieurs parties diverses de notre corps.
Par ailleurs, une nouvelle technique de radiographie, la radiographie 3D a vu le jour permettant de visualiser la partie à examiner avec plus de détail.
Dans certains cas, un produit appelé "produit de contraste" à base d'iode est injecté afin de réhausser la densité de certains organes, vaines... et donc obtenir une image plus claire.
La découverte des rayons X représente donc un apport sans égal au domaine du diagnostic médical permettant un diagnostic plus pointu, plus poussé mais aussi plus rapide. Les rayons X permettront par ailleurs de sauver plusieurs personnes de maladies jusque-là difficiles à détecter chez le malade.
Mais la radiographie possède également de nombreux inconvénients non négligeables. En effet, l’acquisition de l’image est assez pénible pour le patient qui doit rester totalement immobile afin de ne pas fausser l’examen. Ceci est d’autant plus pénible pour les personnes souffrant de fracture. De plus, l’utilisation des rayons X peut présenter des risques.
Par ailleurs, la radiographie a aussi ses limites. En effet, celle-ci n'est utilisable que dans certains cas bien déterminés, et peut donc s'avérer inutile dans le diagnostic d'autres pathologies diverses. C'est pour cela que d'autres types d'imagerie médicale ont successivement été inventés afin de combler les manques de la radiographie et de repérer des symptômes imperceptibles par l'imagerie par rayons X. C'est le cas de L'Echographie et de La Fibroscopie .